Constat n Depuis quelques jours, les Algérois souffrent en raison de la non-disponibilité régulière du lait en sachet sur le marché.
Les livraisons se font très rares et quand elles sont assurés on n’en connaît ni le jour ni l’horaire, c’est par surprise, c’est un véritable coup de chance, s’indignent des citoyens. La distribution du lait est aléatoire et demeure contraignante et pénalise des milliers de consommateurs qui sont obligés de faire un parcours du combattant pour s’en procurer. Selon certains échos, il y aurait une volonté d’augmenter le prix du lait dont la subvention actuelle profite plus aux producteurs étrangers et aux importateurs qu’au consommateur, selon des professionnels du secteur. Nombre de consommateurs se demandent quand la fin de ce vieux scénario qui refait surface à chaque fois, sans pour autant attirer l’attention des autorités concernées, ayant à charge de réguler, de contrôler et d’assurer l’approvisionnement de ce produit. «A qui incombe la faute ? pourquoi ce mépris envers le petit peuple qui ne demande pas la lune mais juste son lait quotidien ?», s’interroge-t-on. Un sexagénaire se dit écœuré de voir encore des queues après un demi-siècle d’indépendance. jusqu’à quand le peuple va-t-il rester humilié et ridiculisé par ces longues files d’attente à la porte des magasins ou dans des marchés comme des mendiants sans être sûrs de pouvoir avoir cette matière vitale. Certains sont allés jusqu’à blâmer les responsables de la filière, qui sont à l’origine d’un laisser-aller flagrant dans ce secteur et qui, peut être, favorisent la commercialisation de certains produits dérivés du lait !yaourt, lait en boite, fromages…) dont les prix ne cessent d’augmenter de jour en jour. Pas plus tard que ce matin, nous avons constaté un bon nombre de femmes, hommes et jeunes dans une longue file au marché couvert de la rue de la Lyre pour acheter le lait en sachet.
«La pénurie dure depuis quatre jours», nous dit une dame. C’est pourquoi les gens s’affolent et achètent quatre à cinq sachets et constituent même des stocks pour garantir ce produit au quotidien. Nombreux sont ceux parmi les commerçants ayant cessé de vendre ce produits pour éviter les casse-têtes, les réclamations et même les bagarres entre leurs clients. «Hier soir, vers minuit près de chez moi les gens faisaient déjà la queue. Le livreur n’avait pas encore déchargé ses cageots que tout était vendu : Misère de misère !», s’indigne un homme d’Alger. A l’entrée de l’unité d production de lait, Onalait de Birkhadem, certains vendeurs, peu scrupuleux, vendent trois à quatre caisses de lait à un seul commerçant (gérant d’un café ou d’un magasin d’alimentation générale…), «pourvu que ce dernier paye plus», a témoigné un vieux qui, du coup ,n’a pas pu s’approvisionner.
Samia Lounès
l L’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) en tant, qu’opérateur économique, reconnaît cet état de fait, déplore «la politique de subvention actuelle», qui constitue, un «frein pour la production nationale toujours insuffisante et qui favorise le détournement de la poudre de lait vers d’autres produits qui ne sont pas subventionnés». Pour le porte-parole de cette instance, il existe plusieurs facteurs déterminants qui expliquent cette carence perpétuelle de ce produit qui ne répond pas à la demande qui est en hausse constante. Il cite entre autres, l’absence de l’investissement dans l’élevage laitier, la cherté de l’aliment du bétail et enfin ce fameux système de subvention. La solution : «Il faut libérer le prix du lait qui doit être concurrentiel, en subventionnant directement le consommateur.»